La cellule d’accueil et d’écoute des victimes d’abus sexuel

Pour que la lumière soit faite sur les abus sexuels commis depuis 1950 par des prêtres, des religieux et des religieuses, l’Eglise catholique de France a demandé à Jean-Marc Sauvé, vice-président honoraire du conseil d’Etat, de constituer et de présider une commission indépendante et pluraliste.

  1. Les missions :
  • Ecouter la parole des victimes (mineurs et personnes vulnérables), recueillir les témoignages
  • Examiner les suites réservées aux abus sexuels depuis 1950
  • Evaluer les dispositions prises par l’Eglise catholique depuis le début des années 2000
  • Faire les propositions les plus aptes à reconnaître la souffrance des victimes, corriger les manquements et empêcher la répétition de ces drames

La CIASE a lancé le 3 juin 2019 un appel à témoignages pour écouter et entendre celles et ceux qui ont souffert personnellement ou qui peuvent témoigner des abus sexuels commis par des prêtres ou des religieux.ses. La plateforme d’écoute et de collecte des témoignages a été clôturée le 31 octobre

► Abus sexuel : toute agression ou atteinte sexuelle, sous quelque forme que ce soit.

► Victimes : mineurs au moment des faits, majeurs protégés et personnes qui, dans le cadre d’une relation de hiérarchie, d’autorité, d’accompagnement spirituel ou d’emprise, se sont trouvées engagées dans une relation à caractère sexuel non librement consentie.

Mardi 5 octobre 2021, Jean-Marc Sauvé, président de la CIASE (la Commission Indépendante sur les Abus Sexuels dans l’Eglise), a remis publiquement aux évêques de France et aux supérieurs des congrégations religieuses le rapport que l’Eglise lui a commandé, il y a 3 ans.

Remise du Rapport de la CIASE du 05 Octobre 2021

3. La conférence des évêques de France :

Lors de l’Assemblée plénière du 18 mars 2016 à Lourdes, les évêques de France avaient rappelé avec Stanislas Lalanne, évêque de Pontoise, que l’année 2000 avait été «  un tournant décisif » et qu’il y avait eu alors « une prise de conscience des évêques sur ces crimes ». Un constat qui avait été suivi d’une déclaration solennelle de l’épiscopat soulignant qu’un évêque « ne peut ni ne veut rester passif, encore moins couvrir des actes délictueux » et que tout prêtre coupable aurait à répondre de ses actes devant la justice. En 2003, la brochure « Lutter contre la pédophilie, repères pour les éducateurs », tirée à 100 000 exemplaires, reprenaient ces grandes lignes et donnaient des pistes de réflexion. Cette brochure très complète permet d’aborder cette déviance sous des angles complémentaires : sociologique, médical ou théologique, statistiques à l’appui, pour une compréhension globale du phénomène et un meilleur discernement des solutions possibles. Elle est une référence au-delà même du cercle ecclésial, y compris dans un certain nombre de lieux de formation laïcs. Elle va être actualisée et rééditée.

Les récentes affaires à Lyon, la création de l’association de victimes « La Parole libérée » ont conduit l’épiscopat à prendre de nouvelles dispositions et à engager leur mise en place dans les meilleurs délais.

Pour donner suite à cette prise de position ferme, la Conférence des évêques de France a donc annoncé des actions concrètes nettement orientées vers l’accompagnement, l’aide et l’écoute des victimes : la création de cellules d’accueil et d’écoute au niveau des diocèses ou des provinces ecclésiastiques et la mise en service immédiate d’une adresse mail dédiée : paroledevictimes@cef.fr. Ces cellules seront composées de 3 à 5 personnes aux compétences complémentaires et issues de différents milieux : bénévoles, hommes et femmes, parents, psy, magistrat pénaliste en retraite, etc. Le site destiné aux victimes est opérationnel et permet de les orienter vers la cellule d’accueil la plus proche tout en facilitant la rencontre directe avec les personnes en charge de cette écoute. La Conférence des évêques de France a beaucoup insisté sur la nécessité de la plus grande proximité avec les plaignants.

Pour plus d’informations, consultez le site « Lutter contre la pédophilie » mis en place par la CEF

Lors de l’Assemblée plénière de novembre 2019, les évêques de France ont pris des décisions importantes dans la lutte contre la pédophilie. Mgr de Moulins-Beaufort, président de la CEF, les a expliquées dans un point presse :

Lutte contre la pédophilie – Déclaration du samedi 9 novembre 2019

4. Les Résolutions votées par la Conférence des Évêques de France :

L’Assemblée plénière de mars 2021 a vu la conclusion des travaux lancés en novembre 2018 sur quatre dimensions de la lutte contre la pédophilie :

  • volet mémoriel
  • accompagnement des auteurs
  • prévention
  • et dimension financière

Étroitement liées les unes aux autres, ces dimensions ont été travaillées par quatre groupes réunissant des évêques et des experts et ayant partagé leur démarche avec des personnes victimes. Les évêques de France ont voté 11 résolutions couvrant les champs de la responsabilité, la dimension mémorielle, la dimension financière, la prévention, l’accompagnement des auteurs mais aussi les moyens structurels de prise en charge et de suivi de leurs décisions.